La lettre
Doucement
Je t'ecris et la lampe écoute.
L'horloge attend à petits coups;
Je vais fermer les yeux sans doute
Et je vais m'endormir de nous...
La lampe est douce et j'ai la fièvre;
On n'entend que ta voix, ta voix...
J'ai ton nom qui rit sur ma lèvre
Et ta caresse est dans mes doigts.
J'ai de la douceur de naguère;
Ton pauvre coer songlote en moi;
Et mi-revant, je ne sais guère
Si c'est moi qui t'écris ou toi...
Pleureuses, 1895
Henri Barbusse
La lettera
Dolcemente
Ti scrivo e la lampada ascolta.
L'orologio aspetta a brevi colpi;
chiuderò gli occhi certamente
e mi addormenterò di noi due...
Dolce è la lampada, ho la febbre;
si ode solamente la tua voce...
Il tuo nome mi ride sulle labbra,
la tua carezza sta nelle mie dita.
Ho la dolcezza di un tempo; in me
singhiozza il tuo povero cuore;
in sonnoveglia non so proprio
se ti scrivo, o se invece sei tu...
Henry Barbusse, Pleureuses, 1895
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